▬ psychologie
«
cours d'eau de faible ou moyenne importance qui se jette dans un autre cours d'eau » ; et elle ne fait que suivre le flot ancre jamais à contre-courant peu remarquable rarement remarquée elle ne fait que se laisser porter ;
et elle rêve ancre derrière ses yeux brumeux pêche dans le fleuve de ses pensées des idées de grandeur – mais ancrée accrochée à sa nature elle ne peut quitter son lit (et changer voudrait dire cesser d'exister)
elle ne veut que vivre ancre – et elle ne fait que ça suivant sagement calmement la boucle toute tracée la rivière qui se jette dans la rivière qui n'en fini pas de respirer et elle sourit (et ça part de ses lèvres et se reflète dans les flaques de ses yeux ancre est heureuse malgré le poids de son existence qui l'entraîne vers le fond du lit que la rivière suit)
elle a un air maternel une brise légère qui souffle autour d'elle rassurante rafraîchissante et si serviable ancre ne veut qu'assister sans trop se faire remarquer simplement aider les autres à s'élever (puisqu'elle ne sera à jamais qu'une rivière qui suit son nid sans déborder) (malgré les cascades de ses pensées et elle se voudrait torrent pour satisfaire le rugissement du typhon qui balaie l'océan de son âme encore et encore et encore) (mais la rivière qui se jette ne peut que disparaître)
alors ancre ne fait rien pour elle ne souhaite pas grandir ne veut pas mourir reste sagement accrochée à ressasser les mêmes pierres à arroser la même terre pour un paysage sage comme une image
(et elle sourit ancre sans jamais se lasser mais les flaques de ses yeux sont couvertes de buée)
▬ questionnaire
«
La vie à Horizon est-elle agréable ? » telle un long fleuve tranquille.
«
Comment voyez vous vos rapports avec les Astray ? » ils sont comme n'importe qui (ils ne sont pas rivière et peuvent retourner en arrière)
«
Que pensez vous des Cross ? » ils ne sont pas si différent non plus (ils n'ont pas peur de grandir)
«
Avez vous un avis à propos du Roi ? » je le respecte énormement.
▬ histoire
c'était un torrent qui s'était assagit ou bien un ruisseau qui avait grandi ; c'était le calme après la tempête qui coincée dans son bocal ne pouvait que frapper les parois (jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien)
c'était un rêve de liberté prisonnier de la réalité – et le train-train quotidien immuable inaltérable tel le cours d'une rivière ; il aurait fallu un barrage il aurait fallu une barrière (mais il n'y avait rien)
il n'y avait que l'imagination qui ne respectait aucune limite
et les erreurs qui telles des pierres tapissaient le fond de la rivière ;
et elle est née ancre – d'une imagination débordante et une réalité étouffante qui suivent le courant sans jamais revenir en arrière ; confinés dans un lit trop large et trop étroit bercés par un flot trop calme et trop paisible (les gens sans bruit sont dangereux ; il n'en est pas ainsi des ancres qui accrochées à leurs pierres ne se laissent ébranler) (et elle rêve d'être le styx mais elle ne fait que rêver)
et elle ne s'est jamais posé de questions ; elle a toujours suivit le flot qui inlassablement menait à la fin de la rivière – mais il n'y avait jamais de ligne d'arrivée seulement des continuez d'avancer (et le paysage se répète)
encore et toujours le soleil se lève et ancre aussi elle déjeune et elle sourit – salue ceux qui au cours de leur existence croisent son lit et s'en va travailler tailler et irriguer (c'est ce qu'une rivière sait mieux faire)
s'en va parfois visiter horizon s'émerveiller à nouveau des couleurs et des sons – et le soleil se couche alors elle arrose les jardins et va se coucher aussi
et un nouveau jour commence et de retour au départ ancre entame un nouveau tour (sans détour ni dérive ni débordement) (ancre est la stabilité qui pourtant ne voudrait que se détacher)
et la ligne d'arrivée n'existe que dans ces rêves desquels elle est née – où tout est plus grand et la rivière devient fleuve devient cascade et devient mer et les bateaux dérivent au gré des flots l'ancre posée sur le navire – inutile (et elle frissonne à cette idée et l'ouragan se lève imposant effrayant et l'imaginaire se brise)
et ancre a si peur de grandir
parce que la rivière meurt noyée par le fleuve la cascade et la mer lorsqu'il ne reste rien de cette attache si solide qui contient la tempête
et elle regarde le lac ancre et rêve de grandeur mais la rivière se jette dans la rivière et le soleil se lève encore une fois ;
car ce n'était qu'un torrent qui s'était assagi ou bien un ruisseau qui avait grandit ; une imagination débordante et une réalité étouffante qui suit le courant sans jamais revenir sur ses pas ; car la ligne d'arrivée n'existe pas.