T'es comme une âme abîmée. T'es silencieux, transparent. Timide, calme. Sans tempérament, sans honneur n'y orgueil. C'est comme si que t'avais jamais vécu. Ou plutôt que tu avais cessé de vivre. T'es inutile, tu bouges pas. Peut être un peu paumé, on t'a pas assez aidé. Pas sollicité. T'as pas eu les personnes dont t'aurais eu besoin à temps. T'étais seul.
T'es comme une sorte de fantôme. Un garçon abandonné. Qui parle pas, ne répond ni par oui, ni par non. Qui écoute et ne dis rien. Tu laisses les gens s'énerver sur toi. Tu n'aimes plus les gens. T'as perdu amour en tout. T'es comme désespéré. T'as pas d'espoir, pas de rêve. Ou si. Partir de ce monde. T'as pas l'air d'avoir trouvé ta place.
Tu regardes par terre quand tu marches, tu ne marches pas lentement et pas non plus vite. T'es pas convaincu, un peu angoissé pas sur. Tu te méfie, ne répond à aucun marché, tu as cet air triste et las. Un peu blasé, tu n'as pas d'expression.
La seule que tu connaisse c'est la peur. T'as souvent eu peur petit et personne n'était là.
On te laissait dans ton cauchemar, pleuré. Personne n'était là pour t'aider, pour te dire que ça irait. Ca a déteint. On y peut rien. Pourtant t'es parents t'aimaient. Mais pas quand il fallait.

Tu pourrais crier, hurler, pleurer. Tout le monde ferait mine de ne rien entendre. On t'a jamais entendu. Tu ne parles pas parce qu'on t'écoute pas. Ton existence ne sert à rien. Alors t'es vide.
Au début, sans rien comprendre, t'avais essayé de faire comme tout le monde. Parler un peu, pas trop, être souriant, poli, gentil, adorable un bon chien à sa mémère. Mais rien n'a marché, t'arrivais pas à être comme ça. Y'avait même pas de raisons. T'y croyais juste pas. Un enfant aime jouer, crier, s'amuser, rire. Toi, tu le faisais au début, tu avais des copains, tu avais presque tout. T'étais insouciant et heureux. Puis ça a commencé à changer, et tout s'est arrêté brusquement. T'as grandi trop vite.

Si tu n'avais pas été si déçu, t'aurais été différent. Quelqu'un d'attentionné, sensible, mignon, généreux, honnête. Ce que tu es. Mais derrière beaucoup de couches. T'es une personne banale. Tu n'as pas d'histoire, rien de grave, pas de problème physique ou psychologique. Juste le défaut d'être dit mal-aimé.


 
 « Le roi se demande si vous êtes heureux d'être à Horizon. » T'es pas heureux,pas malheureux. Perdu. Tu viens d'arriver, tu sais pas où tu te mettre.
 « Comment voyez vous vos rapports avec les Uncanny & les Cross ? » Tu les as pas approché, tu n'as rien dis.
 « Qu'est ce qui vous manque de votre monde d'origine ? » Quand on t'a posé cette question, tu n'as tout simplement pas su quoi répondre.
 « Au contraire, ce qui ne vous manque pas de votre monde d'origine ? » Ta vie là bas. Tu aimerais pouvoir reprendre un nouveau départ ici...
 

Joyeux anniversaire Jin Soo. Tu as 11 ans, nous t'aimons tellement fort papa et moi.

T'es encore tout seul. Tes parents ne sont pas là, ils " travaillent ". Ils ne s'arrêtent jamais et tu es seul. Tu es à table, tu les attends. Tu as les genoux repliés et tu attends. Tu t'ennuies jamais. Tu regardes la nuit qui prend le dessus et les lampadaires qui tremblent. Tu es seul. T'as laissé une lumière allumée, tu vois quasi rien. Juste dehors. Ca t'arrange de ne rien voir. Quand tu étais petit, tu avais peur du noir. Pratiquement comme tout les petits.. Sauf les plus courageux. Mais t'as jamais fait partis des gosses courageux. T'as un teint maladif, t'es frêle et petit. T'as rien de costaud. T'es seul. Et les minutes passent. C'est pas long. T'as le regard vide et ça t'occupe. T'as toujours le regard vide. T'as appris à attendre, t'es patient on peut dire. Patient pour quoi ? Tu demandes rien. Tu n'as rien à attendre à part le bisous de ta mère le soir, qui ne vient jamais. Le je t'aime, fils, de ton père qui ne vient jamais non plus. T'es seul.
Le soir, tu te couches, personne ne te remarque, ne te dis à demain chéri. Personne.

Plus tôt t'as remarqué un message. En évidence sur la table. Ne nous attends pas, nous allons aux restaurants avec des collègues à ton père. Nous ne rentrerons pas tard. T'hésites à penser qu'ils ont oublié ton anniversaire. Tu t'en fous en fait. Tu trouves ça idiot de fêter le jour où tu prends un an en plus. Vous ne fêtez pas noël en famille. Tes parents disent que ça ne sert à rien. A l'école, quand tu dis ça aux copains ils te croient pas. Eux, se racontent ce qui s'est passé, ce qu'ils ont eu et quand ils te demandent et toi ? tu ne réponds pas.
Tu n'as pas de grands parents comme les autres ont. Ta famille n'est pas très famille justement. Tu n'as que eux, et eux ne semble pas t'avoir.

Tu ne souries pas beaucoup. T'en as pas l'envie, même les idioties de tes copains n'arrivent pas à te faire esquisser un sourire, un rire. Ils ont tous des meilleurs amis, toi tu as juste l'impression d'être seul. On dit qu'avec le temps, tout s'arrange. T'as juste l'impression que plus ça passe, plus ça fait mal et plus t'es seul.

Quand tu étais petit, heureux, insouciant et que t'arrivais à dire avec un grand sourire je vous pardonnerai toujours, ce n'est pas grave, ça te fait terriblement mal de penser que tout est éloigné à présent.
T'es pas méchant et tu comprends pas tout le temps pourquoi t'es dans la mauvaise famille. Tes parents ne sont pas méchants non plus, ils ne te maltraitent pas, te donnent à manger, tu as un lit, une scolarité. T'as juste pas d'amour maternel et paternel. C'est peut être plus important ? Mais tu leur pardonnes. T'essaies de leur montrer que tu es déjà grand, débrouillard, et qu'ils ne doivent pas s'inquiéter. Tu aimes penser qu'ils s'inquiètent pour toi quand tu es seul. Si seulement cela été vrai.

T'attends toujours. Il est minuit passé. Tu penses à aller te coucher. Monter l'escalier, se forcer à ne pas pleurer, se mettre en pyjama, se brosser les dents, serrer les dents, ne pas y penser, se faufiler sous la couette, garder les yeux grands ouverts, les oreilles prêtent à entendre le bruit de la porte d'entrée.
Mais tu n'as pas le courage. Tu finis par t'endormir. Tu n'étais pas monté. Tu ne t'étais pas mis en pyjama. T'avais plus de courage.

Tu te sentais seul, délaissé, achevé pour encore se battre.

Dans ton rêve, vous étiez unis. Tu riais. Dans ton rêve, tout avait de belles couleurs. Dans ton rêve, même la nuit ne semblait pas si noire.

Tu te réveillas le matin. La joue sur la table, dure et froide. Tu pris une grande respiration pour ne pas pleurer. Les manteaux de tes parents été accrochés là où ils devaient être. Ils étaient rentrés, ne t'avaient pas réveillé, pas même porté dans ton lit. Ils t'avaient laissé là, tête contre la table, étaient monté, et s'étaient endormi sans penser à leur fils. En bas. Qui les avait attendu. Et qui les attendait toujours. Quels humains pourraient faire ça à leur enfant ?



Tes résultats avait chuté. Et toi avec. T'avais pas d'avenirs et les années passaient à toutes vitesse. Huit ans déjà. Rien n'avait changé, si ce n'avait empiré. T'avais juste réussir à cacher un peu tout ça. Tu n'attendais plus. T'essayais de pas faire pitié. Pauvre garçon qui attendait en permanence ses parents.
Tu ne parlais pas, ne ripostais pas. T'avais pas vraiment changé, t'étais fermé. Toujours pâle, maigre, t'avais juste grandi.

Tu sortais des cours. Sac sur le dos. Le regard baissé. T'as pas fais attention. T'avais pas spécialement envie de rentrer. T'avais un chez toi à présent. C'était toi qui le payait. Tes parents ne t'aidaient pas. Ils ne t'avaient jamais aidé pourquoi ça changerait.
C'était froid chez toi.
T'as pas fait attention non. T'étais concentré sur tout tes problèmes, tes angoisses, tes douleurs au fond, et t'as tourner dans une ruelle sombre, t'as trébuché sur un caillou et au lieu de te ramasser. T'as atterri ailleurs.